On dit chiffrer plutôt que crypter

Il est vrai qu'on fait très souvent la confusion

Les mots

En tant que développeurs, mathématiciens et autres, nous souhaitons que vous compreniez pourquoi on dit "chiffrer", mais pas "crypter". Partout, dans les médias classiques, dans les films, séries et sur Internet, les gens se trompent. Il est temps d'informer. D'ailleurs, merci Canal+ de parler de chaines cryptées, ça n'aide pas notre cause.

La cryptologie, étymologiquement la science du secret, ne peut être vraiment considérée comme une science que depuis peu de temps. Cette science englobe la cryptographie – l’écriture secrète –, la cryptanalyse – l’analyse et l’attaque de cette dernière –, et la stéganographie – l’art de la dissimulation

La cryptographie est une des disciplines de la cryptologie s’attachant à protéger des messages (assurant confidentialité, authenticité et intégrité) en s’aidant souvent de secrets ou clés

Le chiffrement est un procédé de cryptographie grâce auquel on souhaite rendre la compréhension d’un document impossible à toute personne qui n’a pas la clé de (dé)chiffrement. Ce principe est généralement lié au principe d’accès conditionnel

L’action de procéder à un chiffrement.

En informatique et en télécommunications, déchiffrer consiste à retrouver le texte original (aussi appelé clair) d’un message chiffré dont on possède la clé de (dé)chiffrement.

Décrypter consiste à retrouver le texte original à partir d’un message chiffré sans posséder la clé de (dé)chiffrement. Décrypter ne peut accepter d’antonyme : il est en effet impossible de créer un message chiffré sans posséder de clé de chiffrement.

Dans le cadre de la télévision à péage, on parle quasi-exclusivement de chaînes « cryptées », ce que l’Académie Française accepte : « En résumé on chiffre les messages et on crypte les chaînes ».

Le terme « cryptage » et ses dérivés viennent du grec ancien κρυπτός, kruptos, « caché, secret ». Cependant, le Référentiel Général de Sécurité de l’ANSSI qualifie d’incorrect « cryptage ». En effet, la terminologie de cryptage reviendrait à chiffrer un fichier sans en connaître la clé et donc sans pouvoir le déchiffrer ensuite. Le terme n’est par ailleurs pas reconnu par le dictionnaire de l’Académie française.

Le terme « encrypter » et ses dérivés sont des anglicismes. Donc, nan, on ne les utilise pas non plus.

Celui-là, c’est le pompon, la cerise sur le gâteau. Le chiffrage, c’est évaluer le coût de quelque chose. ABSOLUMENT RIEN à voir avec le chiffrement. Et pourtant, parfois, on le voit.

Coder / Encoder signifie “Constituer (un message, un énoncé) selon les règles d’un système d’expression − langue naturelle ou artificielle, sous une forme accessible à un destinataire.” En informatique il s’agit d’une façon d’écrire les mêmes données, mais de manière différente (ex. en base64, en hexadécimal, avec des codes correcteurs d’erreurs etc…). Ce procédé est facilement inversible (il n’y a aucune notion de clé dans ces opérations), il n’y a aucune vocation à assurer la confidentialité, ce n’est donc pas du chiffrement.

Source copyleft :

Dernière mise à jour